Article de Gabriel Colletis, Pascale Touratier et Pierre Agha paru dans Marianne le 31 mai 2022.

Le défaut d’anticipation semble prendre l’État au dépourvu à chaque crise, que celle-ci soit écologique, sanitaire, économique, sociale.

Comment la « soutenabilité » et la « planification », dont la société et l’économie françaises ont besoin, peuvent-elles répondre aux crises, si l’État lui-même a perdu le sens du temps long de ses actions ?

L’État, hélas, compte sur les mécanismes de transaction marchande pour réguler des problèmes profonds et de long terme. Il compte frénétiquement l’argent qu’il ne dépense pas sans égards aux coûts pharamineux que son défaut d’action provoque.

La société française doit choisir ce qu’elle met en marché et ce qu’elle ne souhaite pas marchandiser. Protéger la planète ne se fera pas uniquement via des activités rentables, protéger la santé des humains non plus. De vastes débats publics devront être organisés pour collectivement décider ce que la société française souhaite ou ne souhaite pas mettre en marché.

S’agissant de l’industrie, Il n’est plus possible d’invoquer la nécessaire souveraineté nationale sur des activités déclarées comme stratégiques et ne pas imposer aux grands groupes français concernés le maintien de leurs activités les plus sensibles sur le territoire national.

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